Nous prendrons ici la recette la plus classique avec des tomates et des courgettes. Et comme le veut la tradition pour la farce, un mélange de restes de viandes (porc, veau, agneau, chair à saucisse), de la mie de pain, du lait, une liaison à l’œuf, du thym et/ou du laurier et les légumes évidés.
Le challenge consiste à dompter la force de la farce, la densité de la texture, le fruité et l’acidité des légumes tout en assurant une sensation de rondeur et de fraîcheur.
Un vin rosé au fruit franc et doté d’une belle structure s’accommodera à la fois de la force de la farce et de l’acidité des légumes, surtout la tomate. Misez sur le dernier millésime d’un Bandol rosé pour accentuer la spontanéité du fruit. Avec sa bouche ample et complexe, légèrement épicée, le Bandol rosé du domaine Marie-Bérénice constituera un très bon accord.
Le premier choix rouge se porte sur un vin rouge du Beaujolais, sur le fruit, vif et léger, sans la moindre disgrâce tannique. Le Gamay Poursuite d’Antoine Sunier (Beaujolais Villages) sera un choix parfait, tout comme le Vin de Kav de Karim Vionnet (Brouilly).
Un Bourgogne rouge est un autre choix de vin pour accompagner vos farcis, surtout si vous utilisez une proportion plus importante de veau dans la farce. Misez sur des vins simples et épurés qui n’ont pas vu le bois comme le Bourgogne Chitry rouge du domaine Giraudon.
Un vin de Loire pour accompagner les farcis de Provence ? C’est possible avec les mêmes critères de fruit, de fraîcheur, et une charge tannique minimale avec juste ce qu’il faut de profondeur. La première cuvée de Chinon du Château de Coulaine fera briller sa souplesse et son fruité franc sur vos farcis.
Il n’est pas impossible d’opter pour un vin rouge plus corsé, et même plus charpenté, surtout si votre farce fait la part belle au bœuf ou à l’agneau. Mais gare aux tanins et aux extractions trop marquées pour ne pas heurter l’acidité de la tomate ! … Choisissez la fluidité et la gourmandise d’un Carignan Marche arrière du Mas du Chêne en IGP Gard, ou un Coteaux du Languedoc Les Musardises du domaine Les Grandes Costes, un vin plein et mûr doté d’une finale gaie, fraîche et de bonne tenue.
Si elle n’est pas un premier choix, l’option vin blanc est possible pour accompagner les farcis, à condition de préserver l’équilibre avec un vin à l’acidité raisonnable. Comme souvent, il faut favoriser le choix régional, en restant dans l’arc méditerranéen. Un vin rond et dense à l’aromatique fleurie comme le le Bandol blanc du domaine Marie-Bérénice ou le Ventoux blanc du Château Landra.
Originaire d’Espagne, le Carignan a longtemps fait figure de cépage coloré, puissant, rustique, tannique, et pas toujours synonyme de grande qualité. Il doit cette première réputation à son potentiel productiviste et son association à la viticulture de masse. Pour autant, sous l’impulsion de vignerons inspirés, par la pratique d’une taille plus raisonnée et la macération carbonique, il connait une seconde vie dans les années 80. On découvre alors un autre visage du Carignan, celui d’un cépage à la palette aromatique charmeuse, doté d’une bonne acidité et développant peu de degrés. Il devient rapidement le compagnon de cuve des grenaches, syrahs et autres mourvèdres dans de nombreuses appellations. Mieux encore, certains vignerons le vinifient pur ou largement majoritaire dans l’assemblage. Principalement dans le Languedoc, le Roussillon ou la Vallée du Rhône.
A l’image du Grenache ou du Mourvèdre, le Carignan trouve ses origines en Espagne. Plus exactement à Cariñena, ville du même nom dans la province de Saragosse. Comme tant d’autres cépages, il serait arrivé en France grâce aux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.
Sa première réputation, rapidement décriée, fait de lui un cépage vigoureux, productiviste et peu qualitatif. Il faut dire qu’à cette époque, l’heure est davantage à la quantité que la qualité.
Puis dans les années 80, sous l’impulsion conjuguée de rendements plus raisonnables et de la macération carbonique, il offre un nouveau visage. On découvre un autre visage du Carignan, celui d’un cépage à la palette aromatique charmeuse, doté d’une bonne acidité et développant peu de degrés.
Il intègre alors un bon nombre d’appellations contrôlées du sud de la France : Rhône Sud, Languedoc et Roussillon principalement.
Comme indiqué précédemment, le Carignan est un cépage particulièrement fertile qui nécessite une taille courte, en gobelet ou en cordon, de préférence sur un terrain aride et peu fertile. L’utilisation de vieilles vignes (centenaires parfois) lui convient plus que tout autre, notamment pour brider son rendement.
Cépage tardif résistant aux vents et à la sécheresse, le Carignan nécessite un climat chaud l’été avec un automne assez long et une très bonne exposition. Il est particulièrement sensible à l’oïdium, sur feuille comme sur grappe. Il craint également les cicadelles des grillures.
De façon générale, l’arc méditerranéen est son espace de prédilection.
Moins répandu en Espagne que par le passé, il reste néanmoins présent, notamment à Priorat dont il est le cépage majeur et emblématique.
En France, on le retrouve sur les principales appellations du Languedoc. Corbières d’abord, mais aussi Fitou, Saint-Chinian, Minervois, etc. Présence importante également dans la vallée du Rhône, le Roussillon, et la Provence.
On en trouve aussi un peu à Chypre, en Grèce, en Portugal, en Californie, au Portugal, en Tunisie, au Maroc, en Amérique du Sud (Argentine) et en Australie.
Traditionnellement, le cépage Carignan donne des vins à la robe profonde, puissants et tanniques. La plupart du temps il est assemblé avec de la Syrah ou du Grenache. La palette aromatique évoque les fruits noirs (pruneau, cerise noire, mûre sauvage), les épices et la garrigue méditerranéenne.
Toutefois, par le contrôle des rendements, l’utilisation de vieilles vignes et le recours à la macération carbonique, certains vignerons nous offrent un tout autre visage du Carignan. Ce dernier est alors plus équilibré, plus fruité, plus souple, les tanins moins durs. On retrouve alors des notes plus acidulées et plus affriolantes telles que la fraise sauvage écrasée, le cassis, etc.
Un vin 100% Carignan en macération carbonique. Il est élaboré dans le but de ressembler le plus possible à ceux que consommaient nos anciens. En se rapprochant de leur mode de culture et de vendanges. Il en résulte une version fluide et ultra gourmande du Carignan qu’on redécouvre sous un visage affriolant. Ca coule tout seul …
Une cuvée qui porte bien son nom. Les vieilles vignes de Carignan plantées à 400 mètres d’altitude sur des sols schisteux donnent vie à un vin remarquable. Aromatique, profond et charnu, porté par les fruits noirs et les épices dans un style très enlevé. On reste bluffé par la netteté, la tension et la fraîcheur de cette cuvée. Un grand vin !
Cette cuvée allie matière, profondeur et densité à la finesse et l’élégance.. La cuvée provient à 100% de Carignans vinifiés en vendanges entières avec de longues cuvaisons avant un élevage d’un an en fûts. Des fruits à la fois rouges et noirs, quelques épices douces et un toucher soyeux font de ce vin un grand séducteur, sudiste mais frais.
Une cuvée haute couture provenant de Carignans centenaires (80%) et Grenache. Puissant, charnu et structuré, le vin ne cède rien à la gourmandise et la sapidité. Le Pilou est clairement un vin complet, pour amateurs, taillé pour la garde. Parmi ce qui se fait de mieux en la matière.
Dans son numéro 682 (Juillet/Août 2024), la Revue du Vin de France fait le tour de France des meilleurs vins à moins de 20€.
Thibault Ducroux
Morgon 2022
89/100
Profitant des magnifiques lieux-dits Grille-Midi et Grand-Pré, cette cuvée sort du lot grâce à sa densité et à sa fraîcheur acidulée. Le toucher dense est dicté par des tanins précis qui mettent en avant les nuances salines.
Domaine Pacaud
Monsieur Jacques 2022
89/100
Assez nerveux et expressif, tonique, ce vin finement miellé se révèle croquant et juteux, prolongé de petits amers assez frais
La Soeur Cadette
Vézelay La Châtelaine 2023
89-90/100
Pas encore en bouteille lors de notre dégustation, il sent la poire juteuse avec son fruité juvénile. En bouche, il s’impose par un joli jus riche d’une jolie sève, à la fois plein et long avec un belle persistance.
La Soeur Cadette
Bourgogne 2022
91/100
Vinifié en grappes entières et sans SO2, il libère un parfum d’une grande fraîcheur, bien que le fruit se montre mûr et délicat en bouche. Un vin aérien et souple à l’attaque, doté d’une chair dense et d’un fruité sucré, construit dans un esprit “nature” parfaitement maitrisé. A na pas manquer.
Marcel Brubach
Pouilly-Fuissé Les Diablotins 2022
89/100
Plein et charnu, ce vin séduit par sa maturité de fruit gourmande et son relief calcaire salivant. Direct, il offre peut de réserve et se destine à une consommation rapide.
Château de Coulaine
Chinon 2022
90/100
Fortement réduit à l’ouverture, ce 2022 a besoin d’être aéré avant de révéler son panache, sa chair pulpeuse évoquant la framboise. Tout en relief de texture, il est poignant, juteux et gourmand. Un vin sain, sans esbroufe.
Yves Leccia
YL rosé 2023
92/100
Niellucciu pur avec un marqueur aromatique précis, de fins éclat de framboise sauvage. La bouche est stylée, salivante, dynamique, clairement à l’aise à l’apéritif mais aussi sur une entame de repas, en compagnie de poissons grillés ou frits.
Yves Leccia
YL rouge 2022
92/100
Parfumé, pur, avec une abondance de fruits dans les arômes. Texture de bouche savoureuse, précise, les tanins sont soyeux, l’ensemble offre un style coulant, digeste, très agréable au palais.
Domaine Milan
Haru 2023
90/100
Grenache noir, syrah, mourvèdre et carignan pour ce rouge de petite maturité, désaltérant à la couleur translucide, issu d’une macération carbonique. Joli éclat de fruit au nez, tension parfaite et pointe de graphite. Floral et aérien, ce rouge n’en possède pas moins un tanin croquant et salivant.
Benjamin Taillandier
Viti Vini Bibi 2022
89/100
Le vin annonce la couleur dès le premier regard, signalant une extraction dans la douceur. Un grenache/cinsault rythmé par un fruit doux et rouge adossé à une bonne acidité. On profite de ce vin moderne et croquant à la Cantine du Curé, le bar à vins ouvert par le vigneron à Caunes.
Dégustation du millésime 2023 avec Julien Maréschal au domaine de la Borde
Bienvenus sur les vallons marneux de Pupillin, au sein d’une confidentielle exploitation familiale de 5 hectares créée en 2003 par Julien Maréschal : le domaine de la Borde. Sur ses coteaux pentus situés entre 300 et 450 m d’altitude, Julien Maréschal n’a qu’une ambition : produire des vins authentiques au plus juste du terroir au travers des cépages qui font la tradition du Jura : Poulsard, Trousseau, Savagnin, mais aussi Pinot Noir et Chardonnay. Ses vins sont à son image : francs, droits, directs et sans artifice.
Passage éclair chez Karim Vionnet et sa célèbre cuvée Du Beur dans les Pinards.
Karim Vionnet élabore dans le Beaujolais des vins qui lui ressemblent, naturels et sans prétention. Il a appris le métier de vigneron dans le sillage de ceux que la presse anglo-saxonne a appelé « le gang de Morgon ». Les pionniers du vin nature dans les années 1980 : Marcel Lapierre, Jean Foillard, Guy Breton, Jean-Paul Thévenet et quelques autres. Après avoir fait ses classes pendant plusieurs années chez Guy Breton, alias p’tit Max, Karim a pris son envol dans le milieu des années 2000. Depuis 2020, sa fille Noémie l’a rejoint au domaine pour poursuivre l’aventure.
Rencontre avec Jessica Litaud, nouvelle étoile du Mâconnais sur les appellations Pouilly-Fuissé 1er Cru, Saint-Véran, Mâcon-Vergisson, etc.
91/100
Un Corcelette qui mérite notre attention. Encore marqué par la fraîcheur du millésime. Il laisse deviner cependant une juste extraction, permettant à une minéralité salivante de ressortir. Une belle garde à prévoir. 20 €
93/100
Attaque tonique, très savoureuse avec ses notes de fruits blancs et de miel d’acacia. C’est un vin au profil tendu et vigoureux, à la finale fraîche et mentholée : délicieux. 18 €
90/100
Une note chlorophyllienne entre menthe et mélisse caractérise cet original savagnin élevé trois ans en foudres. Sereine, la matière montre de l’ampleur et de la vivacité. L’impression finale est faite de fraîcheur et de fermeté. 12 €
90/100
D’une teinte dorée soutenue, le vin propose un panorama aromatique beurré et miellé, subtilement veiné de curry. La présence de voile se fait plus nette en bouche, porté par une acidité très ferme. Il faut profiter de cette expression réfléchie, patinée, de belle allonge et … disponible. 21 €
91/100
Interprétation délicate du chenin à travers des nuances d’agrumes et une bouche élancée, fraîche, pourvue d’un joli gras. Un blanc épuré pour une cuisine japonaise. 16 €
90/100
Une belle note de framboise anime ce 2021 dont la chair en demi puissance est structurée par des tannins salivants. Une sincérité de saveurs extrêmement appétente. Libre et précis. 13 €
91/100
Une robe très orange et une pointe troublée. Un rosé plein d’originalité dans la couleur et dans les arômes, la pêche et la mandarine, l’orange sanguine, pour conclure sur de beaux amers en finale. On adhère à l’originalité. 14 €
93/100
Après une légère réduction, le nez livre un fruit très mûr et une note d’essence de violette. Bouche séveuse, ceinturée d’un tanin frais, minéral, jusque dans une finale sapide. Grand vin de garde. 16 €
92/100
Belle attaque : intensité, puissance et densité sont au rendez-vous, ainsi qu’un croquant et une salinité parfaite. Voici un beau profil de Mauzac en macération, sans travers (la pomme verte insistance) avec une pointe de menthe fraîche. 18 €
93/100
Une extraction douce et des pigeages manuels à l’ancienne préservent le fruité de cette cuvée issue à 70% de Tannat. Texture soyeuse, tanins francs et souples à l’accroche savoureuse. 16 €
Pour accompagner un risotto au parmesan et chorizo, je vous propose donc un vin des Cévennes du domaine Agarrus, la cuvée Equilibriste 100% Syrah.
Pourquoi ce choix ? Un vin trop léger serait écrasé par le plat, et un vin trop extrait ou trop riche rendrait le tout peu digeste. Il nous faut donc un vin à la fois puissant, à concentration juste, et porté par une fraîcheur salvatrice. Idéalement une Syrah dont les notés poivrées font écho aux épices du chorizo.
L’Equilibriste du domaine Agarrus est une pure cuvée racée de Syrah à l’accent très Rhodanien. La profondeur de fruits noirs (rehaussé par des notes de zan et d’épices) ne cède rien à l’équilibre (évidemment) du vin. Une magnifique cuvée très éclairante du travail et de la philosophie des vins de Serge Scherrer. Parfait sur un risotto parmesan chorizo
Pour deux personnes :
Le Bandol rosé de Marie-Bérénice est un grand vin gastronomique de Provence. Il explore le large champ d’expression du Mourvèdre pour favoriser la gourmandise du vin. Assemblage de Mourvèdre (80%) et Grenache (20%).
L’Irouleguy rosé du domaine Arretxea affiche une franche vinosité qui assume son statut gastronomique. L’envolée aromatique est sublime : fraise, rhubarbe, citron frais. L’attaque est vive, la chair bien enrobée sans ne jamais rien céder à la tension.
Dans son numéro du mois de Mai 2022, la Revue du Vin de France (RVF) met un coup de projecteur sur les cépages autochtones du Sud-Ouest. Vous trouverez ci-dessous les cuvées des vignerons qui ont particulièrement retenu l’attention : Domaine Arretxea, La Colombière, Domaine de Brin.
Note : 95/100 – Prix : 27 €
Plus les Mansengs s’approchent des Pyrénées, plus ils se révèlent subtils et originaux. Pour s’exprimer pleinement, le gros manseng réclame ces climats océaniques et montagnards. Le cuvée phare du domaine des Riouspeyrous, assemblage de gros manseng, petit manseng et petit courbu, s’illumine aussi grâce à son terroir de grès et schistes. Associées à des notes fumées et une touche d’agrume en finale, la pureté et la tension sont impressionnantes. Un pur régal !
Note : 93/100 – Prix : 22 €
Au domaine La Colombière sur le vignoble de Fronton, Philippe et Diane Cauvin ont retrouvé de vieux ceps de cépage bouysselet. Intrigués, ils l’ont étudié puis replanté. Entre leurs mains, le bouysselet pourrait bien produire parmi les plus grand blancs du Sud-Ouest. Cette cuvée élevée en demi-muids, offre une chair soyeuse à la salinité énergisante. Son pH inouï conduit à penser que l’on a à faire ici à un grand vin de garde.
Note : 92/100 – Prix : 18 €
Avec ce blanc sec, le mauzac prouve qu’il sait tout faire. Le nez dévoile une touche de pomme verte et de menthe caractéristique du cépage. La sensualité en bouche se révèle encore plus profonde avec une pointe crayeuse. Il termine sur le fruit et la menthe.
Note : 92/100 – Prix : 13 €
Expert des cépages oubliés, Damien Bonnet intervient le moins possible en cave pour laisse ses jus s’exprimer pleinement. C’est dans la profondeur des rouges qu’il va chercher la signature du raisin, comme dans cette cuvée à la consistance séveuse avec cette pointe tannique qui installe le vin sur une matière rafraichissante et une belle tonalité ancrée sur les épices et les notes de graphite.
Note : 90/100 – Prix : 12,50 €
D’une sucrosité intense, le vin s’élève au-dessus d’un tanin souple et fin, construit sur une chair au plaisir digeste et sensuel. Sa belle dynamique se perçoit dans une finale aérée, libérée et souple.
Dégustation du millésime 2021 en blanc et en rosé ainsi que du millésime 2020 en rouge. Retrouvez toutes les infos sur le domaine : Comte Abbatucci
Comte Abbatucci Faustine blanc 2021
La cuvée provient d’une sélection parcellaire de vieilles vignes de Vermentino. Un petit bijou aromatique qui mêle notes fruitées et florales. L’empreinte méditerranéenne est omniprésente : clémentine, abricot, herbes du maquis, thym, notes iodées, une pointe anisée … L’amplitude et la richesse de la bouche ne cèdent rien à la fraîcheur minérale et à la délicatesse du vin. Une merveille !
Comte Abbatucci Faustine rosé 2021
Assemblage de Sciaccarellu et de Barbarossa, la cuvée Faustine rosé réconcilie plaisir et gastronomie. Le nez exhale de subtiles notes d’agrumes, de pêche et de fruits rouges, mais aussi des notes florales et quelques épices. Après une belle vivacité en attaque, le cœur de bouche se délie de façon souple et soyeuse. Une touche juteuse de bonbon Anglais ajoute un peu plus encore de gourmandise. Parfait à l’apéritif ou pour accompagner quelques grillades.
Comte Abbatucci Faustine rouge 2020
Vin emblématique du domaine, la cuvée Faustine est un merveilleux représentant de la Corse, harmonieux et séducteur. Caractérisé par une robe cerise aux reflets rubis, le nez puissant évoque tout de suite le maquis. De l’attaque en fin de bouche, ce vin se caractérise par sa belle palette aromatique. Arôme de fruit noir d’une certaine complexité (baies sauvages du maquis) avec une note de fruit rouge discrète. Il laisse aussi place aux saveurs d’épices et de poivre. Tanins souples et croquants.
Le domaine des Sources d’Agapé, doit son nom à l’adresse du domaine : “Rue des Sources” et au grec Agapé qui signifie “amour inconditionnel”. Une définition qui correspond bien à Arthur Lotrous, nouveau vigneron engagé sur les terres de Saint-Amour.
Après son BTS Viti-Oeno, Arthur fait ses armes dans le Bordelais puis en Bourgogne aux côtés des Bret Brothers, où il se forme à la biodynamie notamment. Fin 2018, il saisit l’opportunité de créer son domaine avec la reprise de 6 ha d’un seul tenant sur la Côte de Besset à Saint Amour. Il entame immédiatement la conversion en agriculture biologique de cet îlot de vignes, tenu à distance des voisins par des talus et des haies. Par la conduite en agriculture biologique, Arthur entend révéler le terroir du domaine des Sources d’Agapé, composé essentiellement de grès d’éboulis et d’alluvions.
Dès son premier millésime (2019) Arthur apporte aux Sources d’Agapé une dimension personnelle.
La côte de Besset est découpée en trois parcelles, vinifiées séparément pour donner naissance à ces trois cuvées : “Le Mont Besset” “La Côte de Besset” et “Le Petit Besset”.
Chacune exprime sa singularité et toutes convergent vers l’élégance et la précision.
Par ailleurs cela n’a pas échappé aux dégustateurs de la RVF qui ont attribué 90/100 et 88/100 respectivement au “Mont Besset 2019” et ” Petit Besset 2019″
Perché au-dessus d’Arbois, le village de Montigny-lès-Arsures est un passage obligatoire pour tous les amateurs du Jura. D’abord parce que ce terroir est considéré à juste titre comme la Mecque du Trousseau. Mais aussi parce qu’il abrite bon nombre de grands vignerons tels que Stéphane Tissot, Jacques Puffeney et le regretté Lucien Aviet. C’est chez ce dernier que mon voyage fait halte aujourd’hui, désormais connu sous le nom de Caveau de Bacchus.
Personnage incontournable du vignoble jurassien disparu en Mai 2021, Lucien Aviet avait créé son domaine en 1960 à Montigny-lès-Arsures, au-dessus du village d’Arbois. Il devient le Caveau de Bacchus lorsque son fils Vincent le rejoint dans les années 1990. C’est désormais ce dernier qui perpétue seul sur 5 hectares la production de quelques-uns des vins les emblématiques de la région, notamment sur le cépage Trousseau.
Sans attachement particulier à un cahier des charges, Lucien et Vincent Aviet pratiquent une viticulture raisonnée. Véritablement raisonnée. Vendanges manuelles, vinifications en levures indigènes, aucun intrant autre qu’un usage limité de sulfites. Leurs vins affichent un style d’une grande sincérité et un enracinement profond dans l’esprit du terroir jurassien.
Le caveau de Bacchus produit 50% de vins rouges et 50% de vins blancs à partir de vieilles vignes. Agées de 30 à plus de 60 ans, elles sont toutes issues de sélection massale. Lucien Aviet et son fils sont reconnus pour leur expertise du cépage Trousseau. Les vins issus de ce cépage demeurent des références pour tous les amateurs. Il faut dire que le terroir de Montigny-Lès-Arsures est particulièrement propice à la production de ce cépage. Posés sur les marnes du Trias, du Lias, et sur les marnes irisées du Keuper, les sols se constituent d’éboulis calcaires favorables à la culture de la vigne. Les caractéristiques topologiques et climatologiques ajoutent à cet écrin géologique un atout considérable. En effet, cet amphithéâtre sur le versant occidental du Jura est préservé de la température sévère des hautes montagnes et de l’humidité des contrées basses.
Les célèbres « Cuvée des Géologues » et « Cuvée des Docteurs » témoignent de l’attachement de Lucien Aviet avec ses amis-étudiants de la faculté de Besançon. Ce sont ces derniers qui l’ont aidé à ses débuts, notamment en venant vendanger bénévolement ses raisins. C’est à cette longue amitié que l’ont doit les noms des cuvées, témoignage de la préférence du Trousseau pour les uns, du Poulsard et du Chardonnay pour les autres.
Lucien Aviet – Arbois Melon à Queue Rouge 2020
“Un vin original, limpide, aromatique et fringant. Au nez, des notes citronnées, presque exotiques, fleur blanche, notes d’amandes et de noisettes fraîches et une touche anisée. La bouche, pure et digeste profite pourtant d’un joli volume mais ne cède rien à la fraîcheur. Un bien joli représentant de ce cépage autochtone presque disparu.“
Lucien Aviet – Arbois Trousseau 2020
“L’appétence de cet Arbois Trousseau est redoutable ! … La gourmandise est immédiate avec un nez de framboise, fraise des bois, groseille, poivre, muscade et clou de girofle. Le fruité, la tension et la fraîcheur de ce vin appellent à la jovialité et la convivialité. Un gros canon !“
Lucien Aviet – Arbois Trousseau Rosière 2018
“Ce terroir Rosière ultra propice au Trousseau permet de réaliser un Arbois d’une rare pureté. Comment ne pas être séduit par ce nez enjôleur de petits fruits rouges croquants prolongé par quelques notes d’eucalyptus ?! … La bouche est juteuse, l’amplitude et la structure sont d’une justesse absolue. Et quelle délicatesse !“
Lucien Aviet – Arbois Trousseau Poussot 2017
“Le Trousseau Poussot témoigne d’un grand terroir capable de produite des Arbois d’une grande intensité. L’aromatique évoque des notes de cerise noire mûre et quelques notes de cannelle. L’attaque marque par son volume et sa vinosité. La bouche est pleine, soyeuse et se termine sur une trame épicée. Parfait pour accompagner un lapin aux pruneaux.“
Lucien Aviet – Arbois Trousseau Nonceau 2018
“Encore un grand terroir à Trousseau pour cette cuvée d’Arbois Nonceau … La parcelle se compose d’éboulis enveloppés par une matrice argileuse, le tout posé sur une couche de marnes grises du Lias. Le Trousseau y fait preuve d’une richesse et d’un relief étonnants au palais. L’élégance du fruité (entre fruit rouge et fruit noir) est parfaitement respectée par un gainage tannique soyeux et juste. A attendre quelques années. Carafage de rigueur.“
Lucien Aviet – Arbois Vin Jaune Cuvée de la Confrérie 2013
“L’aromatique impressionne par sa puissance et sa complexité : noix fraîche, curry, fruits secs … La rondeur et l’opulence n’ont d’égales que la finesse et la tonicité : cette combinaison est la signature des très grands vins. Le charme et la suavité éblouissent. La longueur semble infinie avec en finale des évocations d’épices et de whisky tourbé.“
Dégustés cet hiver à l’occasion du Vin de Mes Amis, les nouveaux millésimes du Clos des Mourres sont enfin disponibles, tout particulièrement un millésime 2020 lumineux.
Situé à Vaison-la-Romaine, le Clos des Mourres compte une dizaine d’hectares autour de la ferme maternelle. Il convient d’ajouter 5 hectares acquis du côté de Cairanne dans le Vaucluse au lancement du domaine en 2009. Puis 1 hectare de famille à Vacqueyras. Le nom du domaine, Clos des Mourres, tire son nom d’une salade sauvage (la mourre) présente sur le domaine. C’est le symbole de l’ancrage de Jean-Philippe et Ingrid Bouchet dans leur environnement d’enfance. Comme un clin d’œil à leurs grands-parents respectifs.
Le millésime 2020 a connu un bel alignement de planètes dans la Vallée du Rhône, tant sur le plan de la qualité que de la quantité. Les vins proposent une palette aromatique affriolante déclinant le plus souvent la fraise écrasée en passant par la prune et les épices douces. Les vins disposent d’un bel équilibre et s’affichent plutôt en élégance qu’en puissance. Seule la cuvée Pompette rouge est disponible sur le millésime 2021, le rosé et le blanc le seront à leur tour dans quelques semaines.
Dès son lancement, Jean-Philippe et Ingrid Bouchet ont décidé de convertir le Clos des Mourres à la culture biologique. De plus, ils ont opté pour des solutions biodynamiques en réponse à des convictions personnelles pour avoir des sols vivants, et exprimer authentiquement le terroir. Travaux à la vigne en fonction du calendrier lunaire, labours et griffonnages 2 à 3 fois par an, vinification par extractions douces, un minimum de manipulation, cuvaison courte, fermentation avec les levures naturelles, aucun produit chimique utilisé. Le Clos des Mourres pratique un élevage sur lies sans soutirage, en cuve béton pendant 6 mois. Mais aussi depuis peu des essais en demi-muids de différentes contenances, jarres et œufs.
Rencontre avec Thomas et Camille Fort au domaine de Mouscaillo. Une immersion dans le monde de l’agroécologie en compagnie de deux vignerons libre-penseurs engagés.
Il est des rencontres qui bousculent vos pensées et vous ouvrent de nouveaux horizons dans la quête de grands vins et de protection environnementale. Le moment partagé avec Thomas et Camille Fort en fait partie, tant pour l’intelligence du propos que la sincérité de la démarche. Ces deux jeunes vignerons nous rappellent que le choix d’un mode cultural ne peut se résumer à une adoption dogmatique. Le vigneron ne peut pas faire l’économie de sa propre expérience, de sa réflexion et de son cheminement personnel. C’est cette pensée qui conduit le domaine de Mouscaillo à l’agroécologie et à la remise en cause permanente des choix effectués.
Sur les contreforts des Pyrénées, adossé à une falaise calcaire, Roquetaillade est un petit village qui se démarque du reste du Languedoc par sa surprenante fraîcheur. On y trouve un véritable carrefour climatique : les entrées Méditerranéennes, atténuées par les Corbières, se mêlent aux influences Atlantiques, le tout tempéré par la fraîcheur venue des Pyrénées.
Les paysages y sont anciens : les roches calcaires datent de l’Yprésien, soit 54 millions d’années. Témoins d’un ancienne mer, une multitude de fossiles marins aux noms poétiques parsèment ces marnes et ces calcaires : Turritella figolina, Assilina leymerei, Nummulites couizensis, Nummulites exilis Alveolina cucumiformis, Operculina subgranulosa, Turritella trempina, …
Les sols y sont profonds : les argilo-calcaires agissent comme de véritables éponges, retenant l’eau et maintenant une certaine humidité dans le sol. La vigne n’y souffre donc pas de la sécheresse.
Pierre et Marie-Claire Fort sont originaires de Roquetaillade et ont travaillé dans les vignes familiales durant leur jeunesse. Contraints de quitter la région limouxine lors de la crise viticole des années 80, ils travaillent dans d’autres domaines un peu partout en France.
Ils passent notamment plusieurs années dans la vallée de la Loire, où ils s’essaient à la vinification des blancs. En y rencontrant Didier Dagueneau,qui les pousse à revenir à leur terroir d’origine et à reprendre les vignes familiales. C’est en 2004 qu’ils sautent le pas et créent le Domaine de Mouscaillo, à partir de seulement 4 hectares de Chardonnay.
Puis en 2017, Camille et Thomas (la belle-fille et le fils), qui travaillaient alors à l’INRA, décident de plaquer le monde de la recherche en écologie pour revenir sur l’exploitation. Depuis 2020, ceux sont eux qui gèrent le domaine : Pierre et Marie-Claire ont pris leur « retraite » (ils ont déniché une petite vigne à Banyuls, où ils vinifient du Collioure Rouge et Blanc).
Camille et Thomas travaillent aussi avec Frédéric, leur beau-frère, qui était boucher-charcutier dans le Jura. L’histoire de Mouscaillo s’est finalement construite sur de nombreux changements de vie !
Le but recherché par le domaine Mouscaillo est que toute l’expression du terroir de Roquetaillade puisse se retrouver dans les vins. Cela passe en toute évidence par la préservation du terroir, des écosystèmes naturels et agricoles dans le paysage. Le travail s’effectue selon des préceptes d’agroécologie. Faire en sorte que les vignes puissent durer aussi longtemps que possible : respect des courants de sève lors de la taille, complantassions, lutte contre les maladies du bois …
Les études en écologie effectuées par Thomas et Camille les poussent à chercher les meilleurs moyens de préserver l’environnement et le terroir. Tout en ayant des vignes en bonne santé. Pour cela, ils évitent de faire du réductionnisme et essayent d’avoir une approche holistique. Au lieu de chercher une solution unique à un problème, ils tiennent compte de la complexité du système, et travaillent sur une multitude de leviers différents.
L’agroécologie donne ainsi une vision globale qui prend en compte autant les dimensions agricoles, agronomiques, œnologiques, sociales, sanitaires, …
Ne cherchez pas de labels au domaine de Mouscaillo. Le choix a été volontairement fait de ne pas s’enfermer dans des cahiers des charges nationaux voire européens. Ces derniersi ne tiennent pas compte de la diversité des terroirs, ni des caractéristiques qui sont propres à chacun de ces terroirs.
Pour soigner au mieux les vignes et protéger l’environnement, il est nécessaire de se remettre en question systématiquement. Chaque année est différente de la précédente et demande une réflexion nouvelle. Cela passe par la discussion avec d’autres vignerons, et la prise en compte de l’avancée des connaissances issues de la recherche scientifique. De nombreux tests sont effectués, le tout dans le but de ne jamais considérer les pratiques comme acquises.
L’ensemble de ces pratiques sont régulièrement vérifiées par un organisme indépendant, qui délivre la certification Haute Valeur Environnementale (HVE III).
De la dégustation sur fûts des vins en cours d’élevage aux vins en bouteille actuellement commercialisés en passant par quelques vieux millésimes, voici les meilleurs moments de la journée au domaine de Mouscaillo :
Blanquette de Limoux. Assemblage de Chardonnay (70%), Pinot Noir (20%), Chenin (10%). Brut Nature. Élevage sur lattes pendant au minimum 18 mois. Une bien jolie bulle fraîche et minérale qui évoque des notes florales et citronnées. La bulle est fine, la bouche charnue et la tension délicieuse. Parfait pour démarrer l’apéritif.
Harmonia, Crémant de Limoux rosé. Assemblage de Chardonnay et de Pinot Noir. Brut Nature. Vinifié comme un blanc. Une vinosité et un raffinement qui fait l’unanimité. Parfait pour compagner quelques crevettes, du saumon, une tarte aux fruits rouges, des fraises melba, ou une soupe de fraise aux feuilles de menthe.
Limoux blanc 2018. Ce vin s’impose en véritable référence des vins blancs de l’appellation, et même de tout Le Languedoc. Cette cuvée de 98% de chardonnay (complété par une pointe de Chenin et de Mauzac) donne vie à un vin complexe, vif et minéral. La bouche se caractérise par des notes de poire, de mirabelle et de fleurs blanches qui se délient sur une finale saline absolument somptueuse. Taillé pour la longue garde, le vin s’apprécie dès aujourd’hui en offrant une multitude d’accords gastronomiques.
IGP Haute Vallée de l’Aude Pinot Noir 2019. Changement de style au domaine Mouscaillo avec ce Pinot Noir fruité et délicat marqué par des arômes kirschés d’une grande fraîcheur. On oublie la provenance Languedocienne tant la trame est svelte et les tannins raffinés. Un très beau vin qui devrait encore mieux s’exprimer avec quelques années de garde.
Limoux blanc 2004-2011. Le domaine dispose encore de vieux millésimes qui permettent de mieux appréhender cet immense terroir et la capacité des vins à braver le temps. On reste bluffé par la tension préservée de ces vieux millésimes et la complexité aromatique. Une mention spéciale pour le millésime 2004, 2006 et 2008 qui appellent des volailles en sauce, des poissons nobles et des fromages bien affinés.
Ce qui devait être un grignotage collaboratif symbolique a tourné à un magnifique déjeuner concocté par la famille Lefort : omelette aux asperges sauvages, charcuterie, travers de porc sur les braises et quelques fromages pour démontrer, s’il était encore nécessaire de le faire, la très large palette d’accords autour des vins de Limoux du domaine de Mousccaillo. Un grand moment !
Le Mas du Chêne est une petite pépite viticole située aux portes de la Camargue conduite en bio par Luc Vignal et Emmanuelle Delon. En favorisant l’équilibre du territoire et la biodiversité, ils élaborent des vins d’une franchise et d’une buvabilité sans égale. Un de nos tout meilleur rapport “plaisir-prix” !
Le Mas du Chêne se compose de 64 ha d’un seul tenant autour de l’exploitation. Il se situe au sud de l’aire d’appellation des costières de Nîmes. Le vignoble représente 50 ha. Les 14 ha restant étant composés de bois, de clos d’oliviers et de haies. Ces derniers participent à l’équilibre du territoire et à la biodiversité, ainsi qu’ à des terres en jachère. Des galets roulés villafranchiens constituent l’essentiel du terroir. Cela permet aux eaux de pluie de s’infiltrer dans la couche de cailloux. Puis de se rassembler dans les ravinements des terrains sous jacents et de former une nappe phréatique discontinue. Cela offre à la vigne une alimentation régulière en eau. Ceci a pour avantage d’éviter la sécheresse estivale. L’encépagement est très varié, ce qui permet d’offrir de nombreuses cuvées en mono-cépage.
Emmanuelle Delon et Luc Vignal ont décidé d’officialiser leur démarche bio en démarrant la conversion de l’intégralité du domaine. Au-delà de cette démarche, le Mas du Chêne est attaché aux méthodes culturales des anciens :
Que de confusions autours des termes vin bio, vin biodynamique et vins naturels ! … Au-delà des certifications et différences culturales, il est important de ne pas adopter une attitude trop dogmatique à l’égard de ces pratiques, mais au contraire de faire preuve d’ouverture d’esprit afin d’appréhender chacune d’entre elle comme un moyen et non un but. Seule la démarche globale de chaque vigneron donne une véritable cohérence à son travail, et permet de comprendre sa « philosophie ». Sans prétendre détenir une vérité universelle, nous tentons par ce propos de vous apporter quelques éclaircissements afin de dénouer les principaux enjeux de cet imbroglio.
L’agriculture conventionnelle est encore celle la plus largement répandue à ce jour. Produits phytosanitaires, produits de synthèse (pesticides, herbicides, fongicides)… tout ou presque est autorisé par le législateur pour lutter contre les maladies et enrichir les sols. Cela s’accompagne la plupart du temps d’un impact sévère sur l’environnement et les organismes vivants, ainsi que sur la pollution des sols et des nappes phréatiques. Double-peine pour le consommateur et l’amateur puisque le vin nécessite ensuite d’être corrigé par une panoplie impressionnante de produits œnologiques au service du “nettoyage” et de la standardisation des vins.
Vaste débat que la notion de « culture raisonnée » considérée par les uns comme une simple supercherie commerciale destinée à rassurer le consommateur, par les autres comme une première démarche responsable vers une culture biologique. Selon le ministère de l’agriculture, l’agriculture raisonnée correspondrait à un ensemble de démarches globales de gestion d’exploitation qui visent, au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l’environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations.
A noter que certains organismes tels que Terra Vitis tentent d’apporter de la transparence envers le consommateur par une certification visant à protéger les traditions viticoles, l’innovation, et la protection de l’environnement.
La promesse souhaitée de la Haute Valeur Environnementale, c’est une agriculture qui intègre et développe la biodiversité dans la conduite de l’exploitation, et limite au maximum les intrants (phyto, engrais, énergie, aliments extérieurs, etc.). Pour une agriculture à la fois autonome et peu dégradante pour les sols, l’eau, l’air. Trois niveaux graduels vers la Haute Valeur Environnementale.
La certification couvre l’ensemble des activités de l’exploitation : culture, élevage et environnement des parcelles et des animaux. Le niveau 3 est validé par des audits qui peuvent être gérés sur un plan collectif à l’échelle d’un territoire.
Ce label est pour autant extrêmement controversé, d’une part car le système de notation est plutôt arrangeant, d’autre part il n’y a pas d’obligation de respecter tous les critères. A titre d’exemple, l’exploitation est évaluée sur la présence de ruches, la surface couverte par la culture principale, le nombre élevé d’espèces cultivées, d’espèces animales et d’espèces menacées, et la surface des infrastructures agroécologiques. Or, il suffit que ces infrastructures occupent plus de 9 % de la surface agricole utile pour récolter les 10 points nécessaires, sans avoir à se préoccuper des autres critères ! En clair, la certification « haute valeur environnementale » n’oblige pas à reconfigurer en profondeur les modes de production. Et passe en partie à côté de son objectif.
L’agroécologie apparait comme une alternative à l’agriculture industrielle spécialisée souvent intensive basée sur l’utilisation d’intrants et d’énergie fossile. Au contraire, elle promeut la biodiversité et les processus naturels. Elle vise à réduire l’utilisation des intrants (engrais chimiques, pesticides, eau), et à prendre en compte la biodiversité et le changement climatique (résilience).
Chaque agriculteur adapte, conçoit et développe ses pratiques en fonction des spécificités de son territoire et de la nature de son exploitation. Même, si on retrouve des caractéristiques communes selon les territoires ou pays, il n’y a donc pas d’uniformité de pratiques. Des tentatives de définition ont été faites à plusieurs reprises. Mais il n’existe à l’heure actuelle aucune définition officielle.
Reconnu en France sous le label AB depuis les années 80, l’agriculture biologique visait initialement à faire respecter un certain nombre de règles de travail des sols selon un cahier des charges préservant la qualité des sols, les ressources naturelles, l’environnement et le maintien local des professions agricoles. Cette mention ne donnait toutefois aucune garantie concernant le processus de vinification.
Cette dernière faiblesse est corrigée depuis 2012 par la mention « vin bio » réglementée par un cahier des charges européen étendant les règles au travail de cave. Non sans contestation car il réside encore quelques désaccords majeurs concernant l’utilisation pléthorique d’intrants, notamment au niveau des levures exogènes, des acides et du niveau de souffre (SO2).
En s’appuyant sur les écrits du philosophe autrichien Rudolph Steiner, la biodynamie va plus loin que la culture des vins bio. Elle consiste à valoriser le sol et la vigne dans son environnement naturel grâce à des préparations exclusivement issues de matières végétales, animales et minérales, le tout en suivant un calendrier basé sur les rythmes solaires et lunaires. L’enjeu est de retrouver un équilibre de l’écosystème et de créer des conditions de vie harmonieuses entre terre, plante et environnement afin d’obtenir un vin de haute qualité. Si aucun accord européen n’existe à ce jour, deux certificateurs sérieux et reconnus, Demeter et Biodyvin, règlementent aujourd’hui la pratique biodynamique. Force est de constater que bon nombre des plus prestigieux domaines français sont aujourd’hui en pratique biodynamique.
Il semble à cet instant important de mentionner quelques autres initiatives en marge de toute législation européenne telle que Nature & Progrès qui tente de réunir professionnels et consommateurs au sein d’une même démarche. Agriculture biologique, biodiversité, protection de l’environnement et de la santé, respect du tissu rural et du travail paysan, approche solidaire, éthique rigoureuse sans complaisance avec l’économie de marché. Pour certains, Nature & Progrès représente aujourd’hui ce que le mouvement « bio » devrait être, histoire de souligner un peu plus les divergences et conflits d’intérêt au sein de ce mouvement.
Difficile d’apporter une définition précise et exhaustive à la notion de vin naturel puisqu’il n’en existe pas. Toutefois, quelques regroupements tels que AVN (Association des Vins Naturels) ou SAINS (Sans Aucun Intrant Ni Sulfites ajoutés) proposent un cahier des charges qui vient soutenir une pratique qui s’apparente davantage à une philosophie qu’à une simple pratique culturale ou méthode de vinification. il est donc essentiel pour tout amateur de vins naturels d’être au plus proche de chaque vigneron pour comprendre sa démarche et son travail.
Nous pouvons nous accorder sur quelques principes communs qui permettent de comprendre la démarche de ces vignerons pour qui vins bio et vins en biodynamie ne suffisent pas. De façon très générale, nous pouvons affirmer que la volonté de ces vignerons est d’être en osmose totale avec la nature et l’environnement en réalisant des vins avec un minimum d’intrants et d’interventions. En quelques mots : culture organique évidemment, enherbement naturel et biodiversité, usage exclusif de levures indigènes, pas de filtration, et réduction presque totale de sulfites ajoutés.
Au-delà de toute approche dogmatique, les artisans-vignerons que nous défendons sont avant tout des amoureux de leur terre et de leurs vignes, animés par un profond respect de la nature de l’environnement. Qu’ils soient en bio, biodynamie, vins naturels ou en culture raisonnée, leurs vins sont vinifiés de façon la plus naturelle possible pour mettre en avant ce qui constitue leur identité et leur typicité : LE TERROIR !
Est-il nécessaire de le présenter ? François Chidaine est aujourd’hui une référence (pour ne pas dire une star) pour l’appellation et pour toute la région. Natif de Touraine, cet enfant du Pays n’a jamais voulu faire autre chose que son métier de vigneron. Installé dans les années 80, il est rapidement convaincu que l’excellence de son terroir, ce patrimoine unique, ne s’exprimera que par des pratiques telles que l’agriculture biologique et la biodynamie.
François Chidaine est un spécialiste du travail parcellaire. Il exploite spécifiquement chaque parcelle et multiplie les cuvées. Depuis son passage en biodynamie en 1999, il multiplie les essais en jouant sur la mixité des plantes pour recréer un écosystème.
« En tant que vigneron, la Biodynamie synthétise ma manière de travailler et de penser la viticulture. C’est à la fois un aboutissement et une quête. Un aboutissement car cette philosophie du terroir met la plante au centre des préoccupations et qu’elle nous pousse à l’exigence. Mais il s’agit aussi d’une quête perpétuelle d’un travail plus qualitatif et respectueux de l’environnement. » – [ François Chidaine ]
La biodynamie va plus loin que la culture bio et l’exclusion de produits chimiques de synthèse. Elle consiste à valoriser le sol et la vigne dans son environnement naturel grâce à des préparations issues de matières végétales, animales et minérales. Ces préparations doivent être appliquées à des moments précis du cycle de l’année : c’est la partie dynamique. Le calendrier de Maria Thune a été mis au point à partir des rythmes solaires et lunaires qui influencent la croissance de la vigne. Le travail du sol par des labours et griffages est également très important.
L’enjeu est de trouver un équilibre et de créer des conditions de vie harmonieuses entre terre, plante et environnement afin d’obtenir un vin de haute qualité.
La cuvée Les Argiles est un vin de france (Vouvray déclassé). Vin blanc sec et minéral qui offre une robe claire et lumineuse. Pureté et élégance caractérisent ce vin aux notes d’agrumes et de fruits blancs. Bel équilibre en bouche qui se termine par une finale tendue et saline.
Le Montlouis Clos du Breuil incarne parfaitement l’esprit très épuré des chenins du domaine. Les vieilles vignes sur argiles à silex procurent une intensité pure et un tranchant sans égal. Le Clos du Breuil se présente dans une robe limpide et brillante. Le nez dévoile des notes de poire et un délicat bouquet d’agrumes. La bouche s’équilibre entre une belle fraîcheur et un fruité charnu.
Le Montlouis Les Choisilles représente une version pure, minérale et raffinée du Chenin sur Tuffeau. Le nez fruité évoque des notes de pêche blanche et quelques élans exotiques qui révèlent progressivement une délicate minéralité. Bien équilibrée entre une belle matière et une agréable fraîcheur, le vin se pourvoit d’une énergie revigorante.
Le Montlouis Les Bournais offre une très belle puissance aromatique. Fruits blancs (pêche) et senteurs exotiques. L’amplitude et la longueur surprennent. La bouche se termine par une finale saline, tout en subtilité et en délicatesse. Une des cuvées les plus emblématiques du domaine.
La cuvée Baudoin s’inscrit parmi les grands vins blancs de Loire. Bien que déclassé pour de sombres histoires politico-administratives, le vin provient d’un des plus grands terroir de Vouvray. Le tuffeau procure à ce vin une des plus grandes expressions ligériennes du chenin, lumineuse et vibrante. Vin de garde par excellence, il impressionne déjà par la puissance de son aromatique, sa matière et son amplitude. Quel vin !
Le Montlouis Les Tuffeaux représente un profil tendre (demi-sec) d’une très grande élégance. La sucrosité est à peine perceptible tant le tension et la fraîcheur portent le vin. Les notes fruitées sont aiguisées par un acidulé délicieux et une équilibre parfait. Idéal pour accompagner un turbot au beurre blanc ou la cuisine asiatique.
Le Montlouis Clos Habert représente une version tendre (demi-sec) d’une grande gourmandise. Le vin est plus riche et plus charnu que la cuvée Les Tuffeaux sans toutefois perdre sa tension et son équilibre. Là encore, la sucrosité se perçoit à peine. Les arômes de fruits blancs s’enroulent autour de quelques notes miellées.
La cuvée Bouchet est une version tendre (demi-sec) de Vouvray, même si le vin est déclassé pour de sombres histoires politico-administratives. Les notes de minéralités pierreuses cohabitent avec des arômes d’acacia, de chèvrefeuille, d’ananas et de coing. Le vin se révèle certes suave et charnu, mais porté par une droiture scintillante et tonique. Un modèle du genre.
Réalisé par Alice Chidaine, la fille ainée de François et Manuéla, le Montlouis Les Grillonnières se révèle être un grand vin tendre à l’équilibre remarquable. Les très vieilles vignes de plus de 90 ans livrent ici un modèle du genre sur cet immense terroir. La richesse aromatique séduit de bout en bout : fruits jaunes, notes florales, zests de citron vert … Ce vin presque moelleux de Montlouis conjugue avec délicatesse et précision gourmandise, onctuosité, fraîcheur, minéralité et vivacité.
Le Montlouis moelleux conviendra parfaitement aux amateurs de grands vins moelleux, mais pas trop. Un millésime 2016 a été marqué par le terrible gel du 27 avril et une perte d’environ 90%. Le récolte rescapée donne vie à un vin élancé, précis, marqué par es fruits exotiques et tout particulièrement le fruit de la passion. Fraîcheur, amplitude et longueur sont au rendez-vous. Un grand vin !
Le Montlouis moelleux conviendra parfaitement aux amateurs de grands vins moelleux, mais pas trop. Le millésime 2018 est exceptionnellement plein et gourmand. Une grande complexité marque la palette aromatique : coing, amande, citron, ananas rôti, notes exotiques. Encore une démonstration de la grande maîtrise de la sucrosité du domaine.
Le journal Var Matin met à l’honneur le domaine Marie-Bérénice de Damien Roux à Bandol.
Le domaine Marie-Bérénice se situe au cœur de l’appellation Bandol entre le village de La Cadière et du Castellet. L’exploitation comprend 12 hectares de vignes en restanques avec de nombreuses vieilles vignes, sur des sols argilo-calcaires. Le mourvèdre y exprime le meilleur de ses arômes, ce qui confère au vin puissance et élégance. Le domaine Marie Bérénice produit également de l’huile d’olive. Certification en agriculture biologique pour l’intégralité du domaine.
Parti de rien, avec juste son courage et ses convictions, Benjamin Taillandier entend produire des vins « à l’ancienne » et ne conçoit pas d’autre culture que biologique. Il propose une vision alternative du métier de vigneron avec une intervention aussi réduite que possible de l’homme tant au plan de la culture que de la vinification. Ses vins sont des énormes canons de plaisir et de gourmandise : bienvenus dans le Minervois V2.0 !
Voici une sélection de 12 canons pour passer l’été en parfaite dilettante.
Nous les avons sélectionnés sur des critères de fraîcheur, de sapidité, d’appétence … en un mot, de plaisir !
VINS IMMEDIATEMENT DISPONIBLES EN STOCK – EXPEDITION SOUS 48H
Petit focus sur les champagnes de la Maison Drappier, parce qu’on a toujours besoin d’une belle bulle en cave ! …
“Dans la victoire je le mérite, dans la défaite j’en ai besoin” W. Churchill
Exploitation familiale depuis le XVIIème siècle, la famille Drappier est implantée à Urville sur la côte des Bars où elle exploite un vaste vignoble dont un tiers en culture biologique. Découvrez une famille dynamique, aux champagnes marqués par des aromatiques généreuses et une vinosité minérale.
Dans son tour de France des vins de plaisir, la Revue du Vin de France du mois de Juin 2021 récompense 12 domaines. Nous les avions préalablement sélectionnés et vous les retrouverez sur notre site.
Des cuvées pour se faire plaisir et exciter sa curiosité. Creuser de jeunes talents, riche de cuvées inattendues, miroir des vignobles les plus dynamiques, cette large sélection issue de toute les régions de France est une invitation à la convivialité à prix doux. Pour passer un bel été.
Thomas Rivier, Régnié Tomix 2019
Premier millésime ultra prometteur de ce nouveau vigneron. En reprenant 4 hectares de vignes familiales, Thomas a la volonté de produire des vins bio et nature. Sa cuvée Tomix, élevée en cuve béton, est un prototype de Gamay ultra-gourmand. Un énorme canon avec juste ce qu’il faut de profondeur.
Stéphane Aladame, Montagny 1er Cru 2019
Un vin sans artifice très éclairant de l’appellation. Le vin brille avant tout par son équilibre et son élégance. Le nez est assez crayeux, le fruité acidulé, la bouche mûre, le profil général plutôt frais. Plaisir garanti et excellent rapport qualité/prix pour un Bourgogne 1er Cru !
Nicolas Maillet, Mâcon Verzé Le Chemin Blanc 2018
Un vin gastronomique de grande classe. Il provient des trois plus vieilles parcelles du domaine. Le nez fin et complexe dévoile des arômes de pêches blanches, de poires, et de fleurs d’acacias. La bouche est puissante, avec une belle acidité et une longueur en bouche impressionnante. Eblouissant par sa vinosité précise, et sa tension mûre.
La Touraize, Arbois Chardonnay Les Voisines 2018
Chardonnay ouillé, assemblage de 3 parcelles. Des terroirs composés de graviers sur marne, calcaire et marnes bleues. Fermentation et élevage en foudre durant deux hivers. On est séduit par la pureté minérale légèrement tourbée de ce Chardonnay très racé. La ligne aromatique d’agrumes citronnés est splendide, l’élevage discret.
La Touraize, Arbois Poulsard La Cabane 2019
Une cuvée de PlouPlou manuellement égrappé et fermenté en en grains entiers. Elevage en cuve et en foudre. Idéal pour accompagner toutes les charcuteries fumées du Haut-Jura … et tous les moments de convivialité !
La Touraize, Arbois Trousseau Les Corvées 2018
Une cuvée parcellaire de Trousseau sur graviers sur marne. Macération pré-fermentaire à froid, puis cuvaison de 30 jours. Elevage en foudre de 18 mois. Idéal pour accompagner un pavé de bœuf au poivre, un steak de thon, ou un magret de canard.
La Dournie, Saint-Chinian 2018
Un vin souple aux accents sudistes qui conjugue plaisir et caractère. Le nez développe des senteurs de garrigue, de tapenade, de muscade. Mais il laisse une large part à des fruits noirs. La bouche, souple et sans complexe, présente une belle amplitude finissant sur des notes de moka et de réglisse.
Château de Coulaine, Chinon 2019
Le nez évoque à la fois des fruits rouges (framboise) et des fruits noirs (mûre). La bouche fraîche et souple affiche un fruité franc, des tanins soyeux et un parfait équilibre. Une très belle réussite pour ce beau Chinon qui a oublié le boisé pour mettre en valeur son terroir.
Fouassier, Sancerre Les Romains 2018
Un Sauvignon posé sur socle minéral et aérien, emblématique de son terroir. Entre vivacité et amplitude, matière dense et charnue, le vin se déploie sur des notes salines et d’agrumes. La finale est tonique et crayeuse, avec juste ce qu’il faut d’astringence pour offrir un beau potentiel de garde.
Un petit bijou très éclairant du terroir de Bandol. Entre densité et finesse, Damien Roux impose un style de vin gracieux et harmonieux qui ne va pas tarder à rejoindre les sommets de l’appellation.
Bordenave, Jurançon Sec Souvenirs d’Enfance 2019
Un vin aromatique, charmeur et parfaitement équilibré. Le nez compose une palette citronnée, d’agrumes, de pamplemousse, et de fruits de la passion. Des notes florales de genet et d’acacia se mêlent au bouquet. La bouche est fringante, en harmonie avec les senteurs perçues au nez et se termine sur une petite tension de bon aloi.
La Colombière, Les Frontons Flingueurs 2020
Un vin de plaisir et de convivialité par excellence ! Nez gourmand de fruits rouges et noirs, quelques notes florales et des épices. La bouche ronde, gourmande, portée par des tanins fondus. A dégainer sans soif : j’ai connu une Toulousaine qui en buvait au petit déjeuner.
Arrière-petit fils de vignerons, œnologue, Yves Leccia est un défenseur ardent et talentueux du patrimonio, la première des appellations corses ayant été reconnue, en 1968. Il a fait son entrée dans le Guide avec un rouge 1988 et obtient son énième coup de cœur avec un Patrimonio E Croce 2017. Avant de créer d’autres cuvées en IGP, tout aussi ambitieuses et tout aussi corses.
Yves Leccia : ” Il y a toujours eu de la vigne dans la famille, mais c’est à l’époque de mon grand-père Napoléon, puis de mon père Pierre-Joseph, que l’exploitation est devenue purement viticole. Les cépages insulaires étaient complantés avec d’autres, plus productifs, comme l’ugni blanc ou le cinsault. Nos principaux débouchés étaient les cantines (NDLR : tavernes) de Bastia, puis le négoce. Mon père s’est impliqué dans la création de la coopérative de Patrimonio, mais en est sorti rapidement. Il s’est aussi beaucoup investi pour la reconnaissance du vignoble corse dans les années 1970. Reprendre le domaine était pour moi un objectif, un devoir et un acte militant : démontrer que l’on pouvait vivre et travailler dignement en Corse et y produire de bons vins. J’ai exploité pendant près de 25 ans le domaine familial avec ma sœur. Les difficultés de succession, le désir de bâtir quelque chose pour mes enfants avec mon épouse Sandrine m’ont poussé en 2005 à créer notre domaine actuel.”
Yves Leccia : ” Sur 16 ha, 6 sont plantés en niellucciu, 3 en grenache, 1 en sciaccarellu et autant en minustellu. En blanc, 3,5 ha de vermentinu, 1 de biancu gentile et ½ de muscat pour les vins doux naturels, mais nous n’en élaborons pas tous les ans ; une partie est vinifiée en sec et assemblée au vermentinu dans la cuvée Biancu Marinu. Le biancu gentile donne un blanc plus gras, ample, miellé et « gastronomique » que le vermentinu. En rouge, le minustellu apporte beaucoup de couleur, peu de tanins et une belle rondeur et se marie très bien avec le niellucciu, plus austère. 2017 a été l’année de la certification bio : un passage plus administratif que technique, car nous étions déjà « dans les clous », au vignoble comme en cave. “
Quelle différence entre vos patrimonio et vos IGP ?
Yves Leccia : ” Le patrimonio rouge est construit sur le niellucciu pour sa structure, sa profondeur, son potentiel. En IGP, la cuvée O Bà ! est plus chaleureuse et charmeuse ; le mariage de cépages, qui apporte de la complexité, peut être le futur du patrimonio. Le patrimonio blanc, c’est la pureté, le coté minéral, la droiture du vermentinu, avec un bouquet floral incomparable. L’IGP YL, qui comporte une part de biancu gentile, est plus immédiat et friand. ”
Avez-vous évolué dans votre façon de vinifier ?
Yves Leccia : ” Oui, forcément. D’abord par une meilleure maîtrise du métier, puis par la proportion des cépages, qui a changé. Mes goûts aussi ont changé : je vais vers des vins plus épurés, avec le souci de respecter le terroir et l’expression du cépage. En matière d’élevage sous bois, j’ai encore beaucoup à apprendre, d’autant que ce n’est pas dans la tradition de notre région.”
Immersion de deux jours au Château La Colombière (Fronton) pour mieux comprendre le travail en biodynamie de Philippe et Diane Cauvin.