CLUB TERROIRS & CO

Château Le Puy, précurseur des Vins Nature à Bordeaux

Véritable précurseur iconique de la viticulture nature à Bordeaux, le Château le Puy se distingue par son terroir unique, sa viticulture propre et engagée, ainsi que ses vinifications singulières. Détenu depuis 1610 par la famille Amoreau, le domaine produit des Vins Naturels reconnus dans le monde entier pour leur profondeur, leur énergie et leur immense capacité de garde.

Le Château Le Puy à la vigne

Un terroir unique

Situé au sommet du même plateau rocheux d’argile et de calcaire à astéries que Saint-Emilion, surplombant les communes de Pomerol et Saint-Émilion, le Château Le Puy domine la vallée de la Dordogne, à 107 mètres au-dessus du niveau de la mer en étant le deuxième point géodésique le plus haut de Gironde. Cette position donne d’ailleurs son nom au domaine déjà sous l’aire romaine : le « puy » désignant un lieu élevé, un podium, ou un sommet montagneux.

Une approche naturelle sans chimie depuis 1610

Aussi loin que remontent les souvenirs et archives familiales, la vie au château Le Puy s’est organisée autour de la diversification, avec la culture de la vigne comme pivot central. Les ancêtres vivaient en effet en quasi-autarcie dans cet endroit retiré de Gironde. Ils ont, sans le savoir, participé à la mise en place d’un équilibre permanent autour d’interactions bénéfiques entre les espèces : animaux (insectes, hommes, chevaux …) et végétaux (plantes, vignes, forêts …) y cohabitent en effet de manière symbiotique. C’est ainsi que la moitié des terres est constituée de forêts, de prairies ou d’un étang.

Aujourd’hui, le domaine va plus loin en plantant, au sein des rangs de vignes, certaines essences d’arbustes comme le cassissier ou l’eleagnus. Cette pratique appelée « agroforesterie » permet notamment de renforcer la biodiversité. Elle sert également à créer et à entretenir des voies de pollinisation. Le Puy agit dans tous les domaines pour organiser son biotope (lieu de vie) le plus harmonieusement possible, en incluant la faune et la flore les plus diverses, en développant et en respectant toutes les formes de vie : utilisation d’eau de source pour les préparations, développement d’une insecterie…

Une culture dite en écosystème

La traction animale assurée par cinq chevaux assure un travail précis et délicat autour des pieds de vigne, sans compacter les sols comme peut le faire un tracteur. Les labours sont proscrits, les sols sont griffés en surface pour ne pas impacter le réseau mycorhizien. Accentuation de la diversité des plants de vigne par le développement de la sélection massale, et attention particulière au développement racinaire des plantes par le développement de la vie microbienne des sols.

Les engrais chimiques sont proscrits, ainsi que les autres produits de synthèse. Les soins apportés à la vigne sont principalement à base de tisanes ou d’infusions. Utilisation de la prêle, la bourdaine ou l’ortie par exemple, produites sur place ainsi que le compost de cornes, en plus de certaines préparations dynamisées. Ces soins sont continus jusqu’aux vendanges, entièrement réalisées à la main. Par ailleurs, pas de vendanges en vert, ni d’effeuillage.

Une famille en recherche permanente

Ce travail réalisé en osmose avec l’environnement s’accompagne d’une sensibilité environnementale précoce et engagée. Après la Seconde guerre mondiale, le père de Jean Pierre, Pierre-Robert Amoreau, a ainsi fait partie des premiers adhérents de l’association « Nature & Progrès ». Cette association composée d’agriculteurs et d’artisans, fondée en 1964, est précurseur de l’agrobiologie et de la biodynamie en France. À une époque où l’engagement environnemental n’allait pas de soi, et pouvait même susciter incompréhension voire quolibets, Le Puy a au contraire conforté son positionnement au fur et à mesure que les institutions de protection s’organisaient.

Le Puy a ainsi successivement obtenu les certifications Ecocert (agriculture biologique) et Demeter (biodynamie), dont Pascal Amoreau a par ailleurs participé à l’élaboration du cahier des charges. À l’international, le domaine est l’une des seules propriétés viticoles françaises à avoir obtenu la certification biologique délivrée par le gouvernement chinois. Enfin, cet engagement porte aussi sur un souci constant d’approvisionnement écoresponsable : production nationale privilégiée, circuits courts et matières recyclables sont au cœur des préoccupations.

L’approche au chai

Si l’essentiel du travail se fait à la vigne, qui mobilise la majorité de l’équipe, la façon de travailler au chai est également assez différente de ce qui existe autour. L’énergie créée dans le vignoble, les oligo-éléments captés par les pieds de vigne et présents dans les baies, doivent ainsi perdurer pendant l’élevage et jusqu’à la mise en bouteille, pour apporter le plus de bonheur possible.

Intervenir au minimum

Au moment de la vendange, réalisée à la main par ciselage, puis égrainée, les baies sont stockées dans des cuves ciment. Elles débutent leur fermentation, uniquement grâce aux levures indigènes, sans ajouts. Le domaine pratique des fermentations par « infusion ». Elles débutent, continuent et s’arrêtent ainsi sans intervention. Ce procédé permet une diffusion tout en douceur et une meilleure intégration des éléments du vin, notamment des tannins. Il apporte la texture, la finesse et l’harmonie si caractéristiques au Château Le Puy.

La fermentation terminée, vient le temps de l’élevage, qui se fait en barriques et foudres de chêne. Expérimentés pendant deux ans minimums pour les vins rouges. Pour ne pas marquer les vins par le bois, les barriques sont rarement changées. L’approche dans le chai est la continuité de celle effectuée dans les vignes. Un minimum d’intervention possible pendant l’élevage, réalisé sans aucun ajout œnologique. Tout le nettoyage se pratique uniquement à la vapeur d’eau à partir de nos eaux de source. De la même manière, il n’y a pas d’œnologue conseil extérieur à le Puy, mais un comité familial qui prend ses décisions en autonomie. Le domaine dispose à ce titre de son propre laboratoire d’analyse, capable de suivre l’évolution des vins, et ainsi assurer leur qualité irréprochable jusque dans le verre de l’amateur éclairé.

Renforcer les défenses des vins

Au Château Le Puy, un grand nombre de cuvées sont produites sans ajout de soufre. La pratique est maîtrisée depuis déjà des dizaines d’années. Les archives familiales attestent que Barthélemy Amoreau, l’arrière-grand-père de Jean Pierre, notait dans ses carnets des réflexions sur la possibilité de se passer de soufre, dès les années 1870. En s’assurant une vendange de raisins parfaitement sains, les futurs vins sont plus disposés à se protéger par eux-mêmes. Pour les aider à renforcer leurs défenses, ces cuvées sont dynamisées jusqu’à plusieurs fois par semaine, selon un calendrier lunaire établi empiriquement depuis des générations.

La dynamisation est une méthode de bâtonnage particulière au Château Le Puy. Elle est pratiquée afin de renforcer l’énergie, accentuer la profondeur, la texture et protéger le vin. Cette opération est effectuée à la main. Une fois mis en bouteilles, tous nos vins sont cirés. En adhérant au bouchon, cette cire, issue de résine de pin, permet une meilleure conservation et empêche le développement de bactéries ou de champignons. Tout en restant suffisamment poreuse pour ne pas altérer les échanges d’air qui sont nécessaires au vieillissement naturel du vin…

Une longévité éprouvée

Les bâtiments que l’on trouve au château Le Puy n’ont pas beaucoup changé depuis les ancêtres. Le domaine n’a pas cédé aux sirènes de la technologie à outrance. Les chais ne sont ainsi pas thermo-régulés pour que les vins « vivent » et expérimentent certaines variations de température. Ils en conservent par ailleurs en mémoire. La robustesse des vins est connue : plus d’un siècle de vin a été conservé dans la cave familiale.

Histoire du Château Le Puy à Bordeaux

1610

Les premiers ancêtres Amoreau connus

Les premiers ancêtres Amoreau connus, vivant sur le site le Puy, remontent à 1610. La famille habitait déjà le site ainsi que celui de Coussillon situé à 400 mètres. À l’époque, la culture de la vigne et la culture du blé rouge étaient les principales ressources de la famille, qui subsistait par ailleurs en quasi-autarcie en pratiquant la polyculture. Pendant plusieurs générations, une activité complémentaire fut nécessaire au bien-être des familles. C’est ainsi que parmi nos ancêtres on trouve un forgeron, un tisserand ou encore un tonnelier. Mais la passion du vin transmise à travers les siècles par nos aïeux, chacun apportant une dimension nouvelle dans la continuité, reste le moteur essentiel de notre famille.

1640

Introduction de la traction animale

Introduction sur les terres le Puy de la traction animale. Les bœufs font leur apparition et aident les hommes au travail dans les vignes.

1700

L’engrais végétal fait son apparition

Première utilisation de l’engrais agricole, le fumier, pour l’enrichissement du sol.

1735

Perfectionnement des connaissances

Les ancêtres Amoreau améliorent leurs connaissances techniques pour la fabrication personnalisée de barriques de chêne français.

1830

Nouveaux choix et nouvelle maison

Le choix est fait d’opter pour une nouvelle taille des vignes en hauteur, afin de mieux les protéger des conditions hivernales difficiles. Débute également la construction d’une nouvelle demeure familiale, l’actuel bâtisse qui abrite toujours aujourd’hui l’équipe le Puy.

1868

Le soufre est-il indispensable à la viticulture ?

Barthélemy Amoreau (arrière grand-père de Jean Pierre), grand vigneron à l’expérience et à la maîtrise incontestée, s’interroge sur la nécessité d’utiliser du soufre comme antioxydant pour conserver les vins qu’il produit.

1921

Une nouvelle technique de vendange

Les vins sont dorénavant obtenus à partir d’une vendange égrenée à 100% par une opération mécanique de l’égrappeur Coq.

1924

Le refus de toute tutelle chimique

Au sortir de la Première guerre mondiale, Jean Amoreau (arrière-grand-père de Pascal) refuse de recourir aux produits chimiques et les vignes le Puy continuent de prospérer sans accompagnement artificiel ou additionnel autre que l’engrais agricole.

1932

La fouilleuse

Pierre-Robert Amoreau, arrière-arrière-grand-père d’Adrien, passionné de botanique, contribue, avec son beau-père Armand, à la conception de la première fouilleuse pour un labour en surface. Ce nouvel outil se montre plus respectueux de l’écosystème contenu dans les sols, et permet d’aérer ces derniers sans les labourer en profondeur.

1944

Une vinificatrice de talent

Paule Amoreau, épouse de Pierre-Robert et mère de Jean Pierre, en l’absence des hommes enrôlés dans l’armée, vinifie la vendange comme elle l’avait fait depuis le début de la guerre. Un grand millésime pour le Puy : « belle robe café serré. Nez aux arômes de fruits sucrés, amandes fumées. Bouche ferme avec une rétro saveur persistante. Fin de bouche élégante et généreuse. Vin d’une grande dame qui éveille une merveilleuse nostalgie. »

1964

Les premières mentions agro-biologiques

Le Puy devient un des premiers domaines bordelais certifiés à produire du vin biologique (adhérent-fondateur Nature & Progrès, association pionnière dans la promotion et le développement de l’agriculture biologique en France) et à protéger manuellement le bouchon des bouteilles par un revêtement de cire. Ce procédé, encore utilisé de nos jours sur toutes nos bouteilles, permet de limiter les échanges d’oxygène entre l’intérieur de la bouteille et l’extérieur, qui font vieillir prématurément le vin tout en prolongeant la durée de vie du bouchon.

1970

La constitution d’un écosystème Le Puy

Conscient de l’influence néfaste de la monoculture, des parcelles de vigne sont arrachées pour constituer des écrins de diversité (étang, forêt, verger, prés…) tout autour des vignes et organiser le domaine en véritable écosystème diversifié ce que l’on appelle aujourd’hui ‘‘agroforesterie’’.

1990

Premières cuvées sans soufre ajouté

Jean Pierre et Pascal travaillent à la création de vins sans soufre ajouté, en reprenant les réflexions anticipées de leur ancêtre Barthélemy en 1868, et complètent la philosophie familiale avec de nouveaux aspects issus de la méthode dite biodynamique.

1994

Naissance de « Barthélemy »

C’est la naissance du premier millésime de Barthélemy, dénommé ainsi pour rendre hommage à notre ancêtre. Il est produit uniquement à partir des raisins issus de la parcelle historique « les Rocs », sans addition de soufre et élevé par dynamisation. Le Puy est le premier domaine à introduire la dynamisation à la fois dans les vignes et pendant l’élevage au chai.

1996

Le début des premiers vins blancs

Rachat par la famille de parcelles de sémillon qui servaient à produire des vins blancs liquoreux pendant la période pré-phylloxera. Elles donnent aujourd’hui Marie-Cécile et Marie-Élisa. Ces vignes ont plus de 70 ans aujourd’hui.

2006

Le retour des abeilles

Pascal Amoreau réintroduit les abeilles sur le domaine suite à leur élimination par les frelons asiatiques.

2008

Le cheval fait son retour officiel à la propriété

Après plusieurs années d’expérimentation d’activité sur et dans les sols avec des chevaux, Jean Pierre et Pascal Amoreau réintroduisent la traction animale à la vigne pour le travail des sols. Ainsi ils accueillent les premiers chevaux au domaine, Théo et Spirou, qui rejoignent les vaches déjà présentes depuis toujours.

2008

Le manga « Les Gouttes de Dieu » consacre le Puy

Le phénomène du manga japonais « Les Gouttes de Dieu » atteint le Puy. Son adaptation télévisée consacre la cuvée Émilien 2003 comme le meilleur vin du monde devant des millions de téléspectateurs.

2008

Quatre siècles d’une même famille

Le Puy célèbre 400 ans de transmission de la culture de la vigne au sein de la famille. Quatorze générations d’Amoreau se sont ainsi succédées sur ses terres sans jamais avoir fait appel au moindre produit de synthèse.

2008

La cristallisation sensible pour en savoir plus sur les vins

Le Puy fait réaliser des analyses par cristallisation sensible de ses vins Emilien et Barthélemy.

2011

Premier bilan carbone d’une exploitation viticole

Le Puy est le premier domaine viticole à faire réaliser un bilan carbone par Ecocert, permettant d’évaluer l’impact global de ses activités en matière d’émission de gaz à effet de serre. Les résultats font apparaître qu’en absorbant plus de CO2 que nous n’en émettons, nous participons, à notre niveau, à sauver la planète en ralentissant le réchauffement climatique.

2014

Le Puy se dote de ses propres outils d’analyse

Arrivée d’Harold Langlais dans la famille le Puy. Création d’un laboratoire interne par l’achat d’une machine IRTF pour réaliser les analyses minutes essentielles sur le vin au domaine, et garantir une qualité irréprochable.

2015

La Chine reconnait les méthodes biologiques Le Puy

Premier domaine français certifié biologique par le gouvernement chinois.

2016

La bascule en permaculture

En continuation de leurs ancêtres, Jean Pierre, Pascal et Steven, époux de Valérie, confortent le domaine dans l’écosystème appelé plus populairement la permaculture. Ils œuvrent alors à la réduction du travail des sols et au renforcement de la couverture végétale.

2019

Réintroduction de cépages anciens

Afin de contrer l’influence du changement climatique sur la teneur en alcool des vins, Jean Pierre et Pascal Amoreau réintroduisent d’anciens cépages comme la counoise, le grolleau, le chenanson, len de l’ei, le castets. Cette année-là marque également l’arrivée de Goulue, le cinquième cheval de la propriété.

2020

Réduction de l’empreinte sur la ressource eau

Des solutions de réduction de l’empreinte sur la ressource « eau » à la propriété sont mises en place : grâce aux trois sources qui coulent sur le domaine et à la mise en place d’un système de captation et de filtration naturels (pompe bélier, roseaux…), le Puy vise l’autosuffisance hors du système de distribution traditionnel pour tous ses usages agricoles et au chai.

2020

Création de voies de pollinisation

Pour compléter l’écosystème mis en place dans les 1970, Jean Pierre, Pascal et Adrien Amoreau créent l’insecterie et les voies de pollinisation par l’implantation de plantes (cassis, viorne, éléagnus) au sein des rangs de vigne. Ces voies de pollinisation inspirées de l’agroforesterie connectent la vigne aux différents espaces de diversité autour du plateau renforçant ainsi la présence d’insectes.

2021

Vers la fin des traitements au cuivre

La famille s’associe à l’Université de Genève pour développer un système de bornes qui permettront à terme de réduire voire de supprimer les traitements au cuivre.

Quelques photos du Château Le Puy

(Source : Château le Puy)