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Depuis le début des années 1970, l’Alsace s’est tournée vers l’élaboration de vins Bio et Biodynamiques. Avec un tiers de son vignoble désormais en agriculture biologique ou en conversion (2022), l’Alsace arrive en tête de cette viticulture vertueuse dans l’Hexagone. Une poussée phénoménale qui a vu apparaître des vignerons tels que les domaines Weinbach, Josmeyer ou plus récemment le domaine Arthur Bohn à Reichsfeld.
Il existe 3 appellations de vins en Alsace :
On distingue également 51 grands crus en Alsace, correspondant à des terroirs délimités selon des critères géologiques et climatiques, et répondant à des critères stricts de production et d’élaboration (rendements limités, vendanges manuelles, utilisation de cépages limités).
Comme évoqué précédemment, l’Alsace est la seule région à adosser le nom du cépage à l’appellation. Il en existe 10 dont un seul rouge, le pinot noir.
A tout seigneur, tout honneur : le cépage roi d’Alsace occupe environ 21% de la surface du vignoble. Il fait partie des variétés les plus prestigieuses. Vivacité, minéralité, fraîcheur sont ses caractéristiques principales. Sa pelette aromatique balaie les arômes d’agrumes citronnés en passant par des notes florales et ces fameuses notes d’hydrocarbure si caractéristiques. Il est surtout un merveilleux transporteur de terroir, capable d’en exprimer toutes les nuances.
Il avoisine lui aussi les 21% de la surface plantée. Avec une palette aromatique qui évoque parfois celle du chardonnay. Il propose néanmoins une acidité plus moyenne. Une bouche plus ronde et moins nerveuse. Il participe avec l’Auxerrois à la plupart des Crémants d’Alsace. Il donne des vins d’une belle souplesse qui expriment des arômes de fruits de verger mûrs (pêche, poire, pomme, etc) et des touches florales.
Il est le troisième cépage majeur d’Alsace avec environ 20 % de la surface du vignoble. Son aromatique intense et unique oscille entre fruits (litchi), fleurs (rose) et épices (sa signification étymologique allemande). Sa subtilité, sa charpente et sa complexité sont exceptionnelles. Elle permet notamment de délivrer des vendanges tardives et des sélections de grains nobles.
Plus riche, plus ample et plus gras que le pinot blanc, il est souvent associé à ce dernier pour la composition des Crémants d’Alsace.
Autrefois appelé le Tokay-Pinot Gris, il représente environ 15% de la surface plantée. Raisin aux baies cuivrées, son origine varie entre la Hongrie et la Bourgogne selon les littératures. Principalement connu pour son aptitude à la pourriture noble, il apparaît de plus en plus régulièrement à son avantage sur des profils de vins secs. il donne des vins puissants dotés d’une complexité aromatique qui évoque le champignon, le raisin, le sous-bois. Parfois légèrement fumé.
Trop souvent relégué au rang de cépage secondaire, il serait originaire d’Autriche. De maturité tardive, il donne un vin sec, léger, frais et modérément structuré. Sa palette aromatique discrète évoque les agrumes associés à des arômes de fleurs blanches ou de végétaux (herbe coupée). il trouve son terrain de prédilection du côté de Mittelbergheim. Particulièrement intéressant sur les macérations comme au domaine Bohn à Resichsfeld.
Couvrant environ 4% de la surface du vignoble, il faudrait réellement parler de deux cépages et non un seul. Le Muscat à petits grains, autrement appelé Muscat d’Alsace, et le Muscat Ottonel. Il peut offrir des vins secs, aromatiques (bourgeon de cassis, fleurs de sureau) et friands. Ou des vins plus puissants et moelleux en vendanges tardives et en sélection de grains nobles. Il donne alors la sensation de croquer dans une grappe de raisin.
Également appelé savagnin rose, il est principalement présent sur la commune de Heiligenstein et ses alentours. Il offre des vins intéressants à la croisée de l’acidité du Riesling, de la puissance aromatique d’un Gewurztraminer et de l’opulence d’un Pinot Gris.
De moins en moins cultivé, il offre des vins frais et légers, souvent utilisé pour de l’Edelzwicker ou du Crémant.
Les vins rouges alsaciens sont exclusivement issus de ce cépage qui représente à peine plus de 10 % de la surface du vignoble. C’est avec le pinot noir que les vignerons alsaciens ont réalisé les progrès les plus notables. il offre des arômes de fruits rouges avec une évolution vers des arômes de poire cuite et de cerise noire quand il est élevé en fut de chêne.
On qualifie généralement le climat du vignoble alsacien de semi-continental (hivers froids et étés chauds) avec des particularités dû à d’un microclimat exceptionnelle. Le massif des Vosges protège en effet le vignoble des influences océaniques ; la pluviométrie est l’une des plus faibles de France.
Par son histoire, ses terroirs et son extraordinaire palette de vins blancs, l’Alsace occupe une place de choix dans le cœur des amateurs de vins. Les vins blancs (sec, moelleux, crémant) occupent en effet près de 90% de la production, laissant au pinot noir les seuls vins rouges de la région. Il s’agit du premier producteur de vins blancs en France. C’est aussi, et surtout, par son choix unique de mettre en avant les cépages avec les appellations que l’Alsace se distingue des autres régions viticoles. Même s’il faut souligner que cette pratique laisse une part de plus en plus grande aux vins d’assemblage.
Adossée aux contreforts des Vosges, la configuration du vignoble alsacien est pour le moins singulière. Une longue et étroite bande de 120km allant du piémont des Vosges de Marlenheim au Nord à Thann au Sud. S’ajoute à cela l’îlot de Wissembourg et Cleebourg, à la frontière Nord de la région. La largeur du vignoble n’excède que rarement une poigné de kilomètres (de 1km à 4km en moyenne). La superficie totale du vignoble avoisine les 15 000 hectares sur les deux départements du Haut Rhin et du Bas Rhin.
On attribue aux Romains le premier développement de l’histoire des vins d’Alsace lors de l’invasion du Rhin. On est beaucoup plus indécis quant à l’avènement d’une viticulture commerciale. Les rôles successifs des Mérovingiens et des Carolingiens semblent avoir contribué au développement de la vigne. Mais c’est véritablement au XVIème siècle que les choses avancent avec l’ouverture du Rhin au transport fluvial. Cette prospérité prendra fin au XVIIème avec la guerre de trente ans. Au XIX siècle, et tout particulièrement à partir de 1871 et l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, la production connaîtra un nouvel essor. Plus quantitatif que qualitatif malheureusement avec l’apparition de la viticulture de masse. Situation aggravée par le phylloxéra et l’adoption de cépages hybrides résistants mais de piètre qualité. Dès 1918, au lendemain de la Seconde Guerre et le retour de l’Alsace en France, on assiste à une politique plus qualitative. La production s’appuie sur des cépages nobles et des méthodes culturales pour rigoureuses. Ce travail s’assainissement de longue haleine trouve sa conclusion en 1945 avec l’instauration de la réglementation actuelle. L’AOC Alsace voir le jour en 1962, puis Alsace Grand Cru en 1975.
La grande variété des terroirs alsaciens est directement liée à la constitution géologique de la plaine du Rhin. Plus précisément l’effondrement il y a 50 millions d’années de la partie haute d’un massif qui réunissait alors les Vosges et la Forêt Noire. Le vignoble se situe essentiellement sur les collines Sous-Vosgiennes, soleil levant (exposition sud-est majoritaire). Il s’étale de 180 mètres au niveau de la plaine aux alentours de 400 mètres pour sa limite extrême.
En s’implantant sur ces champs de fracture, la vigne rencontre un affleurement rocheux extrêmement diversifié. On retrouve y principalement les terroirs suivants :
EN BORDURE DE LA MONTAGNE
Situés sur les flancs de la montagne vosgienne, les granites et gneiss sont des roches éruptives et magmatiques. Ces-dernières sont principalement composées de cristaux de quartz, de feldspaths et de micas qui se fissurent et se désagrègent pour former une forme de sable grossier appelé arène granitique. Ce sont des sols à faible rétention d’eau, mais riches en éléments minéraux. La fertilité de ces sols dépend de leur degré d’altération, qui participe à la libération d’éléments minéraux. Ces sols acides produisent des vins très expressifs dans leur jeunesse, élégants, d’une grande fraîcheur, aux arômes floraux posés sur une trame légère.
Le schiste est une roche feuilletée provenant de la compression de l’argile au sein de l’écorce terrestre. Ces sols rares en Alsace sont riches en éléments fertilisants. On les retrouve principalement autour d’Andlau, de Villé et de Reichsfeld (Schieferberg). Ils offrent des vins vifs, structurés et racés qui prennent du temps pour s’épanouir.
Ces sols rares en Alsace sont issus de la consolidation des laves et des cendres volcaniques (fournies par les volcans il y a 300 millions d’années). Ces roches sont donc plutôt dures et compactes et se désagrège difficilement. Pierreux et sombres, ils retiennent bien la chaleur et transcendent le cépage, offrant ainsi des vins amples et bien charpentés, aux arômes fumés. Grand potentiel de garde.
Ces sols résultent de l’agrégation ou de la cimentation de grains de sable de quartz. Ils sont géologiquement assez proches des terroirs granitiques avec néanmoins un profil de vins assez différent. Ces-derniers présentent en général une colonne vertébrale acide plus longue et une expression aromatique plus discrète. La finesse séduit immédiatement mais la complexité nécessite un peu de temps pour s’épanouir.
COLLINES SOUS-VOSGIENNES
5. Terroirs Calcaires : Ces sols caillouteux à faible retenue d’eau sont composés de calcaires d’origine marine de l’ère secondaire. Principalement ceux du Muschelkalk et ceux du Dogger. Ces roches se désagrègent facilement pour laisser la place à des sols très caillouteux. Plutôt fermés dans leur jeunesse, les vins développent des caractères aromatiques citronnés d’une grande finesse dans le temps. Posés sur une structure acide, large et massive, leur profondeur et leur équilibre en font des vins de belle garde.
6. Terroirs Marno-calcaires : Formés d’épais dépôts d’argiles (marnes) et de galets calcaires qui forment une roche appelée conglomérat dont l’évolution est lente et peu visible. Ces sols sont très répandus dans le vignoble et particulièrement favorables. Les marnes apportent une puissance soutenue par une belle acidité longue et complexe. Le bouquet des vins affiche une certaine complexité entre fruité, floral et épices. La structure de la jeunesse est à la fois généreuse, ample et puissante. Au fil du temps, plus la part de calcaire est importante, plus le vin développe finesse et minéralité.
7. Terroirs Marno-gréseux : Variante gréseuse du terroir marno-calcaire où les galets sont ici de grès. La marne procure puissance aux vins tandis que le grès les allège. Plus généreux que sur un terroir exclusivement gréseux, les arômes du vin sont aussi plus complexes que sur un terroir marneux. Portés par la vivacité et une belle structure.
8. Terroirs Marno-calcaro-gréseux : Ces sols assez répandus se composent de calcaire, de grès et d’argiles. La variété des roches fait la richesse minérale de ce terroir. Assez profonds et fertiles, ils disposent d’une bonne capacité de rétention d’eau. La Marne apporte la puissance aux vins, le calcaire et le grès la finesse. Ces deux caractéristiques quelque peu antagonistes nécessitent un peu de temps pour s’harmoniser.
9. Terroirs Calcaro-gréseux : Plutôt rares en Alsace, ces sols se composent de calcaires gréseux (ou grès calcaires) qui cimentent les grains de quartz. Ils forment ainsi un sol doté d’une fertilité minérale faible qui ne s’altère pratiquement pas. Les vins qui en résultent sont particulièrement floraux avec des notes de fruits exotiques.
10. Terroirs Argilo-marneux : Les sols se composent essentiellement d’argile, roche tendre et compacte donnant des sols lourds et gras. Ce sont des terroirs très fertiles et à forte capacité de rétention en eau. Ils confèrent au vin une structure puissante (perception tannique) et une franche minéralité qui se déploie au fil du temps.
EN PLAINE
Les colluvions sont des dépôts de base de pente constitués à l’ère quaternaire. Principalement des éboulis de versants et des cônes de déjection des vallées vosgiennes. Les matériaux accumulés et la composition minéralogique varient de façon significative en fonction des roches de l’arrière-pays. Les vins produits sur ces terroirs affichent donc des profiles variables, plutôt aromatiques (fruits, fleurs) et d’une amplitude moyenne.
Les alluvions sont des dépôts de cours d’eau riches en galets, graviers, sables et limons. Ils s’accumulent en terrasse et la nature des matériaux qui les composent dépend du parcours des cours d’eau et de leur provenance. Ressemblant aux matériaux des cônes de déjection, ils s’en distinguent néanmoins par l’aspect lavé et trié des sables et des galets. Fruités et harmonieux, les vins de ces terroirs sont à déguster dans leur jeunesse.
e loess est un limon jaune pâle, dépôt apporté par les vents à l’époque glaciaire. Son altération en surface est donne naissance à du lehm qui est de teinte plus brunâtre et de texture plus argileuse. Les épaisseurs sont variables, allant de simples plaquages jusqu’à des masses de plusieurs mètres. Le caractère minéral des vins s’apprécie dans la jeunesse, sur la fraîcheur et la finesse.